Histoire et historiens à Rome dans l'Antiquité

L'histoire a exercé à Rome une puissante influence sur la littérature latine, ainsi que sur le mouvement d'idées, sur les mentalités, sur la culture que la Cité éternelle avait engendrés. Née assez tard, elle bénéficia d'une exceptionnelle variété des idées, des récits, des moyens d'expression. Elle ne fut jamais un genre littéraire unique, mais plutôt une fédération de genres, ayant chacun sa propre structure, ses traits spécifiques. Son apogée se situe au Ier et au début du IIe siècle ap J-C. Quelques noms se détachent de la foule des historiens : ceux de César et de Salluste, de Tite-Live, de Suétone et d'Ammien Marcellin. Néanmoins ce fut Tacite, historien mais aussi philosophe et grand artiste, qui s'avéra être l'historiographe le plus remarquable et le prosateur latin le plus performant. Tous ces historiens voulaient surtout instruire leurs lecteurs, leur faire une leçon moralisatrice et patriotique, grâce à l'art fort brillant de leurs récits. De leur côté, les historiens chrétiens ont mis en œuvre une synthèse, qui a débouché sur un humanisme bien nouveau. C'est ainsi que les historiens romains préparaient une nouvelle Europe.