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Si le nom de Gaston Couté, poète-chansonnier anarchiste mort à trente ans en 1911, est absent des études universitaires, son oeuvre fait montre, depuis un siècle, d'une vitalité que pourraient lui envier bien des auteurs classiques : elle n'a cessé d'être diffusée par un cercle de lecteurs passionnés - dont Pierre Seghers, qui la réédita, et des dizaines d'interprètes, parmi lesquels Pierre Brasseur, Edith Piaf, Jacques Douai, Bernard Lavilliers...
L'étude d'Elisabeth Pillet fait découvrir un auteur d'une exceptionnelle puissance poétique, alliant humour et violence, lyrisme et révolte sociale, langue populaire et invention verbale, de la famille des Rimbaud, Verhaeren ou Lautréamont. Au-delà, l'ouvrage constitue une contribution essentielle à l'histoire de la chanson et de la poésie françaises à la Belle Epoque, en particulier des cabarets montmartrois.
Mettant en relation textes, lieux et publics, il apporte un éclairage neuf sur le développement de l'industrie du spectacle et de la chanson littéraire, comme sur les représentations du peuple et des paysans ; il propose enfin une réflexion originale sur la poésie à dire et à chanter, dans le prolongement de l'oeuvre de Paul Zumthor.