Féroces

Récit autobiographique de la famille de Robert Goolrick. L'auteur évoque largement l'alcoolisme et la maladie, ses ravages. Mais on se rend compte qu'il tait la situation matérielle de sa famille qui est confortable. J'ai vraiment préféré la forme au fond car l'écriture est fluide et agréable à lire. A fuir en cas de coup de blues! On est loin des "feel good".

Telle une morsure , le récit de cette enfance, s enfonce profondément dans l âme du lecteur, qui suit pas a pas ce petit garçon, et est aussi impuissant que lui.

Terrible roman sur une blessure d'enfance dans une famille américaine des années cinquante, pas si modèle que cela finalement, et qui veut préserver à tout prix les apparences. Comment un petit garçon va survivre au crime incestueux de son père, continuer à vivre malgré tout, essayer de grandir et de se construire. Robert Goolrick livre un premier roman d'une grande force, d'une écriture sans concessions pour mieux dénoncer l'hypocrisie d'une époque, d'un milieu. On ne peut qu'être bouleversé par cette sincérité brutale mais ô combien nécessaire. "Voilà pourquoi je raconte cette histoire. Je la raconte parce que j'aime penser que quelque part, un jour, un père de trente-cinq ans regardera son fils de quatre ans et ne le touchera pas (...) Même un seul père. Un seul enfant. Ce serait une raison suffisante."