Fables sans morale suivi de Prophéties facétieuses - Grand Format

" Une étoile orgueilleuse, désireuse de se faire admirer seule, se détacha du rang ; au milieu de la course qui la faisait filer seule, elle s'éteignit ". " N'ayant pu attraper dans ses bras les rayons du soleil, un enfant tentait de les emprisonner dans ses mains nues. L'ombre lui dit : - Arrête, petit sot. Car prison mortelle jamais ne retiendra les objets divins ". Première version humaniste de l'" homme universel " qu'incarnera, un demi-siècle plus tard, Léonard de Vinci, Alberti soutenait que l'esprit est le meilleur remède à la mélancolie, cette tare et cette bénédiction du génie. D'où ce divertissement, écrit en huit jours durant une fièvre. À ces fables poétiques, fables-éclair, allégées de - ou en quête de - leur moralité, par lesquelles Alberti subvertit tranquillement le genre de l'apologue ésopique, il a paru intéressant d'associer, autre " forme simple ", les énigmatiques et limpides " prophéties " de Léonard, subversives aussi, en ce que, au déferlement de la littérature apocalyptique elles opposent la réponse de l'esprit libre, grâce au détournement encore d'une forme canonique. Comme quand il dit : " L'eau des mers s'élèvera au-dessus de la cime des monts jusques au ciel et retombera sur les habitations des hommes ". Clé : la pluie.