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Il emprunte la glaise des sous-bois et la fange des tourbières. A l'heure qu'il est, on est probablement à ses trousses. Sa course vient parfois frôler la balafre humaine : les villages endormis, l'asphalte visqueux des routes. Le cabot l'escorte. La pioche meurtrit son épaule. Comme il n'a aucun autre compagnon, c'est à eux qu'il murmure le Plateau, les hommes qui traquent et qui déchirent, les trajectoires perdues et les mémoires effacées.
Quelque part à l'issue du chemin, il y a le Lac. Le Lac et le vacarme du Mur. Qui attend.
Camping très sauvage
Une fuite éperdue à travers les bois d'un Plateau bourbeux du Limousin en automne. Court le jour et la nuit. Le cabot lui montre la route à suivre. Vers le Nord, le Lac, le Mur. Dort quelques heures dans des trous, se nourrit de ce qu'il trouve : baies et champignons, insectes et limaces, petits animaux. De retour dans les temps anciens, l'homme au cœur de la nature. Les Lémovices, cette ancienne peuplade dont les souvenirs le hantent. Repense à son propre passé, sa jeunesse révoltée, son amour. Trop tard, on le sent. Il a tout quitté.
Que s'est-il passé ?
Est-il paranoïaque ? Est-il fou ?
Qui le poursuit ? Qu'a-t-il fait pour en arriver là ?
Ces questions sont celles que se pose le lecteur tout au long de ce roman très intense à l'écriture âpre, dense et belle qui mènera à une chute d'autant plus violente qu'il ne s'y attend pas.