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Plutôt que de cinéma social, ce dossier traite du " cinéma du réel ", manière de reposer, au-delà d'un genre par trop délimité, une double question. Comment le cinéma fabrique-t-il une vision du social ? Au-delà des genres, qu'est-ce qui détermine sa perception de la société ? Ce qui peut apparaître nouveau dans l'approche cinématographique du social tiendrait-il à de nouvelles formes, à l'institution de procédés auparavant marginaux ou secondaires (caméra subjective, fragments, etc.), à des principes esthétiques différents, au changement de l'attente des publics ou à la reconfiguration de ceux-ci ? Comment la société traverse-t-elle le cinéma ? Dans quelles conditions matérielles de création les cinéastes attentifs à la réalité sociale, et soucieux d'en opérer la critique, parviennent-ils aujourd'hui à tourner et faire connaître leurs oeuvres ? Si le cinéma est un métier qui nécessite des techniciens, sa distribution et sa diffusion sont également des métiers exposés aux monopoles des groupes et des complexes (de salles).
A quelle portée le regard cinématographique sur le social peut-il prétendre lorsque le cinéma ne s'offre à la réception que d'un public sélectionné, lorsque viennent à manquer circuits de distribution, salles, espaces télévisuels... ? Ce dossier conjugue une réflexion esthétique et politique à travers l'analyse de films marquants (L'Humanité, Bowling for Columbine, J'ai pas sommeil, etc.) et une analyse des évolutions du secteur, des procédés techniques et des professionnels.
L'itinéraire est consacré à Agnès Varda.