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«Même un corbeau, un vilain corbeau, une charogne de la moindre et de la pire espèce se moque de moi. Je suis vraiment mort, je me résigne. Mon corps est mort. Moi, qui suis-je ? L’âme ou l’esprit de ce corps inerte qui erre dans les cent mètres à la ronde de ce tas d’os et de chair ? Personne ne peut me donner une réponse à cette question existentialiste. Je suis condamné à rester là à côté pour quoi faire ? Veiller sur ce corps ?».
En sortant du travail, Emmanuel Njoh est fauché par une voiture et meurt sur le coup. Basculant de l’autre côté, celui des esprits et des âmes, il assiste impuissant à ses obsèques. Alors qu’il attend le jugement dernier, il fait une ultime rencontre avec son réviseur de vie : un asticot. Désireux de lui rappeler sa vie terrestre, le modeste ver le pousse dans ses derniers retranchements : ira-t-il au paradis ou en enfer ? Inspiré par la perte de ses proches et ses expériences personnelles, Sandomo s’interroge sur la mort : se passe-t-il quelque chose après ? En filigrane de ses questionnements post-mortem, l’auteur dresse une description critique de la société camerounaise dont il est originaire.
Cocasse, haut en couleur et teinté de philosophie, son récit est à la fois brodé d’existentialisme et de tradition orale. Médecin du travail belgo-camerounais, Sandomo est particulièrement inspiré par Jean-Paul Sartre et Alain Mabanckou. Conversation avec un asticot est son premier roman paru aux Editions du Panthéon.
