André Breton, Marcelin Pleynet : entre stéréotype et modernité littéraire

On s'accorde généralement pour reconnaître que la littérature se construit pour une bonne part avec des matériaux pris dans une tradition culturelle plus ou moins datée. Ce qui pose problème, c'est le statut, le mode de traitement, le degré de présence de ces matériaux dans un texte littéraire. La question du stéréotype est particulièrement inscrite à l'ordre du jour de cette discussion. A travers deux lectures faites à grands traits sur le fonctionnement du stéréotype dans le processus de la création littéraire, on découvre que le texte littéraire a été sinon calibré sur le modèle d'une composition musicale du moins entretient avec celle-ci des rapports interartiels et se construit selon les structures formelles de la fugue et de la sonate : voilà le stéréotype.
Même les surréalistes dont on connaît la dimension révolutionnaire de leur "écriture automatique" n'échappent pas à l'illusion de la défamiliarisation. Leur aventure aura été un agrégat de "variations sur l'écriture consacrée". En vertu de quoi, toute création littéraire, toute écriture littéraire procède sinon simultanément du moins successivement du stéréotype et de la défamiliarisation.