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Marquée par l'Afrique subsaharienne, la sensibilité de Léonora Miano se distingue de celle des Afropéens, qui sont nés et ont grandi en situation de minorité en Europe. Ceux qui se sont donné le beau nom d'"Afropéens", par lequel l'Afrique et l'Europe fusionnent, s'ils sont fidèles à cette association plus qu'à leur amertume, peuvent incarner un projet de société fraternel, anti-impérialiste et antiraciste.
C'est cette utopie qu'explore le présent essai, pour aller au-delà de la tentation du rejet qui s'exprime de part et d'autre dans une France en proie aux crispations identitaires. Tel est l'horizon de la réconciliation : dépasser les rêves de pureté du néo-nationalisme blanc et le surinvestissement par les Afrodescendants de la notion de "race noire", abandonner le complexe de supériorité des uns, l'esprit de revanche des autres.
Il est plus aisé d'habiter le territoire connu de la douleur que d'accepter de reconnaître l'autre en soi, mais il faut affirmer son appartenance à la France pour l'amener à se réinventer.
