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A l'aube des temps modernes, les monarchies espagnole et française se profilent comme les deux plus puissantes d'Europe occidentale. Rivales, elles sont néanmoins liées par d'innombrables liens, politiques et culturels. La volonté de s'affirmer, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de leurs états, impose à leurs princes de s'appuyer sur des individus capables de rendre visible, voire présente, leur autorité et leur dignité.
Les vice-rois hispaniques, comme les gouverneurs français, ont alors pour mission de représenter l'autorité royale dans des lieux éloignés de la cour, où le roi ne peut être présent. L'affirmation de la majesté, de plus en plus individualisée dans la personne du souverain, semble métamorphoser le rôle de ces lieutenants territoriaux, jadis simples agents, en de véritables images reflétant la personne même du souverain.
A l'étranger, cette fonction incombe aux ambassadeurs ainsi revêtus de «la gloire du roi». Le faste, le cérémonial, les images, la gestualité et la parole, constituent les instruments de cette mission : tenir la place du roi en son absence.