Il faut toujours regarder les premières pages d’un livre pour ne pas avoir de surprises. En effet, Jim Harrison a pris soin de noter sous le titre : « faux roman policier». Cette précision est très importante car, l’intrigue policière est mince, traitée bizarrement, bref, on je ne m’y suis pas intéressées : A deux doigts de la retraite, il se lance aux trousses d’un gourou accusé de viol sur mineure, une de ses adeptes. Cette recherche n’est qu’un prétexte à ses digressions.
Donc laissons-là de côté et regardons l’inspecteur Sunderson puisque qu’il s’agit de
lui.
Sunderson est le policier type : il fume comme un pompier, boit comme un polonais, est voyeur comme celui que vous voudrez, adore trousser les jupons de Janneton ou d’une autre et traîne une dépression, un désenchantement depuis son divorce.
Sa plus grosse angoisse n’est pas métaphysique, mais bêtement matérielle : que va-t-il faire de tout ce temps qui est devant lui ; L’oisiveté, la liberté, il ne connait pas et ça lui fout la trouille. Surtout, il y a la mort au bout du chemin. Il prend prétexte de cette « chasse » au gourou pour quitter son Michigan adoré et aller se perdre dans le désert de l’Arizona. Un petit camping dans le désert lui permet de faire le bilan, de revenir sur son passé.
Sunderson a des principes et mater la raie des fesses de sa jeune voisine à poil dans sa chambre, malgré le désir trouble qu’il ressent, le met mal à l’aise…. Pourtant, Mona y met tout son cœur !!!! Elle a besoin qu’on l’aime cette jeune fille abandonnée dans la maison par sa mère partie « refaire » sa vie et son père aux abonnés absents. Un duo désabusé, sarcastique, touchant, Elle l’appelle soit « chéri », soit « papa ».
J’ai vu une photo de Jim Harrison et il ressemble beaucoup au portrait-robot de Sunderson. De là à ce que les propos qu’il prête à son inspecteur soit les siens, je pense qu’il n’y a pas loin ! D’autant que ce policier est érudit, il aurait pu devenir prof d’université, il adore les livres sur les indiens, mais l’appel de la truite a été plus fort.
Harrison a une écriture aussi crue que poétique. Son humour noir de temps à autre corrosif allume le récit. Tous les personnages, mêmes secondaires, semblent faits de chair. Faire un voyage initiatique à l’âge de la retraite quelle belle gageure. Pourtant on sent, dans ce livre, le poids de la vie de l’expérience et que ça pèse sur ses épaules.
C’est un livre qu’au premier abord j’ai trouvé assez décevant (je lisais en même temps « une autre vie est possible de Jean-Claude Guillebaud, quel grand écart entre les deux du côté de l’espérance !!), puis, comme les ruisseaux de l’Arizona, il a gravé son chemin en moi et j’ai bien envie de découvrir d’autres livres de Jim Harrison antérieur à celui-ci.
Inspecteur Sunderson
Il faut toujours regarder les premières pages d’un livre pour ne pas avoir de surprises. En effet, Jim Harrison a pris soin de noter sous le titre : « faux roman policier». Cette précision est très importante car, l’intrigue policière est mince, traitée bizarrement, bref, on je ne m’y suis pas intéressées : A deux doigts de la retraite, il se lance aux trousses d’un gourou accusé de viol sur mineure, une de ses adeptes. Cette recherche n’est qu’un prétexte à ses digressions.
Donc laissons-là de côté et regardons l’inspecteur Sunderson puisque qu’il s’agit de lui.
Sunderson est le policier type : il fume comme un pompier, boit comme un polonais, est voyeur comme celui que vous voudrez, adore trousser les jupons de Janneton ou d’une autre et traîne une dépression, un désenchantement depuis son divorce.
Sa plus grosse angoisse n’est pas métaphysique, mais bêtement matérielle : que va-t-il faire de tout ce temps qui est devant lui ; L’oisiveté, la liberté, il ne connait pas et ça lui fout la trouille. Surtout, il y a la mort au bout du chemin. Il prend prétexte de cette « chasse » au gourou pour quitter son Michigan adoré et aller se perdre dans le désert de l’Arizona. Un petit camping dans le désert lui permet de faire le bilan, de revenir sur son passé.
Sunderson a des principes et mater la raie des fesses de sa jeune voisine à poil dans sa chambre, malgré le désir trouble qu’il ressent, le met mal à l’aise…. Pourtant, Mona y met tout son cœur !!!! Elle a besoin qu’on l’aime cette jeune fille abandonnée dans la maison par sa mère partie « refaire » sa vie et son père aux abonnés absents. Un duo désabusé, sarcastique, touchant, Elle l’appelle soit « chéri », soit « papa ».
J’ai vu une photo de Jim Harrison et il ressemble beaucoup au portrait-robot de Sunderson. De là à ce que les propos qu’il prête à son inspecteur soit les siens, je pense qu’il n’y a pas loin ! D’autant que ce policier est érudit, il aurait pu devenir prof d’université, il adore les livres sur les indiens, mais l’appel de la truite a été plus fort.
Harrison a une écriture aussi crue que poétique. Son humour noir de temps à autre corrosif allume le récit. Tous les personnages, mêmes secondaires, semblent faits de chair. Faire un voyage initiatique à l’âge de la retraite quelle belle gageure. Pourtant on sent, dans ce livre, le poids de la vie de l’expérience et que ça pèse sur ses épaules.
C’est un livre qu’au premier abord j’ai trouvé assez décevant (je lisais en même temps « une autre vie est possible de Jean-Claude Guillebaud, quel grand écart entre les deux du côté de l’espérance !!), puis, comme les ruisseaux de l’Arizona, il a gravé son chemin en moi et j’ai bien envie de découvrir d’autres livres de Jim Harrison antérieur à celui-ci.