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Ce livre rouvre le dossier de l'approvisionnement et des marchés alimentaires. On croyait révolues les crises des subsistances, les voici de retour au coeur de l'actualité. Des émeutes frumentaires, que nous pensions un phénomène historique ou alors ponctuel et circonscrit, éclatent de nouveau... et en série dans le monde entier. L'alimentation se retrouve donc au coeur de l'économie politique contemporaine.
L'alimentation n'est jamais simplement une dose d'énergie. Matérielle, certes, la nourriture est aussi symbolique. Elle est économique et culturelle, corps et esprit. Elle apporte des calories, protides, glucides, lipides et vitamines mais elle véhicule aussi des idées, des croyances et des représentations collectives. Les aliments interviennent dans toutes sortes de transactions. Ils établissent des liens entre l'ici-bas et l'au-delà.
Les religions règlent certaines consommations alimentaires et renforcent ainsi les sentiments d'appartenance : l'aliment devient vecteur d'identité. Source de distinction et objet de discours gastronomiques, l'alimentation marque encore l'exclusion, la précarité, la pauvreté. Depuis toujours, la tension entre abondance et carence, entre le gras et te maigre, la fête et la disette, caractérise l'expérience humaine.
Si l'étude de la nourriture est une clé essentielle pour comprendre - de l'intérieur on est tenté de dire - l'échange, la communauté, la spiritualité, la communication jusqu'aux genres et à ta sexualité, ce recueil d'articles propose des regards historiques, anthropologiques, archéologiques et sociologiques sur la gestion, l'extension et même la mise en scène des besoins alimentaires. En ciblant ainsi la vie quotidienne dans le cadre d'une comparaison systématique au moyen d'approches variées, les auteurs nous font découvrir comment les sociétés anciennes et modernes, sans et avec écriture, ont défini, atteint et célébré la sécurité alimentaire.