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À découvrir
C'est à travers une série de vingt romans qu’Émile Zola nous présente une famille sous le Second Empire, les Rougon-Macquart ; les uns dits de la lignée légitime, les autres, de la lignée bâtarde.
L'auteur nous peint les traits de caractère et les personnalités de ses personnages d'une plume remarquable, marquée par le mouvement naturaliste du 19ème siècle dont Zola créera une "école".
Un trésor d'Histoire et grand monument de la littérature.
Injustement accusé de meurtre pendant le coup d'Etat du 2 décembre et déporté au bagne de Cayenne, Florent s'évade et revient à Paris après sept longues années d'absence. Il y retrouve son demi-frère Quenu, marié à la gironde Lisa Macquart et propriétaire d'une magnifique charcuterie située juste en face des nouvelles halles. Le couple l'accueille chaleureusement mais il est mal à l'aise dans cette opulence, lui qui a connu la faim presque toute sa vie. Maigre parmi les gras, affamé parmi les repus, enragés parmi les satisfaits, Florent peine à trouver sa place. La belle Lisa
le pousse à prendre une place d'inspecteur des marées pour la préfecture. Lui qui en veut à l'Empire, qui rêve de République, est contraint d'accepter cet emploi pour ne pas déplaire à sa belle-soeur. C'est ainsi qu'il arpente du matin au soir les allées des halles, au milieu des poissonnières, dont la belle Normande, rivale affichée de Lisa. L'abondance de nourriture dans ce temple de la consommation attise ses idéaux de justice et il s'embarque dans une conspiration politique qui sera sa perte.
Peut-on dire que ZOLA manque de délicatesse, qu'il force trop lourdement le trait, que son opposition entre les gras et les maigres finit par lasser? A-t-on le droit de dire qu'à force de lire des descriptions de montagnes de nourriture on se sent comme enseveli sous les navets, les carpes, les boudins?
Certaines scènes avec les poissonnières sont cocasses, les halles sont si bien rendues qu'on peut en sentir les odeurs, en voir les lumières, en admirer les structures, les intrigues qui se nouent autour de Florent apportent une intéressante tension mais l'ensemble demeure indigeste et la fin malheureusement prévisible.
Le ventre de Paris ne restera pas parmi mes préférés mais ne me décourage pas pour autant de continuer la série et je vais très vite partir à La conquête de Plassans.
Richesse des saveurs, rondeur des formes, pauvreté de l’âme humaine !
Nous sommes en 1871, au cœur de l’immense marché des Halles parisiennes constitué par les pavillons Baltard, récemment construits. L’auteur nous décrit avec son talent habituel, toute la beauté et la richesse architecturale de ces lieux emblématiques. On se promène à ses côtés dans le brouhaha des allées bruyantes, couvertes par les voix tonitruantes des maraîchers, fromagers, poissonniers, charcutiers, fleuristes, etc… qui appellent les chalands et s’interpellent parfois dans un langage « fleuri ». Tel un artiste peintre, il dévoile devant nos yeux ébahis, toute la palette de couleurs des fruits, des légumes et des fleurs, foisonnant sur les étalages. Les poissons, les volailles, et la charcuterie ne sont pas en reste et se laissent admirer. Les fromages très variés et odorants chatouillent nos narines… Rien n’est laissé au hasard, l’agitation du marché côtoie les secrets d’alcôve, les commérages flirtent avec les discours complotistes, c’est toute une vie trépidante qui se réveille et prend forme, sans jamais nous lasser… Emile Zola met en exergue l’opulence des braves gens, replets et rondouillards, considérés comme honnête, en opposition à la pauvreté des personnages fluets et mal portants, à la moralité jugée douteuse. Dans ce roman, l’accent est également mis sur la forte influence et l’emprise morale que certaines femmes, au caractère bien trempé, exercent sur les hommes afin de modeler leur comportement et faire plier leur volonté jusqu’au basculement de leur destin.