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Si la gestation de cet archipel Océanien, entre 1606 et 1980, semblait s'être effectuée sans autres douleurs que les frémissements nés de son triple baptême (« Terra Australia del Espiritu Santo » par Fernandès Quéiros en 1606, « Grandes Cyclades » par Bougainville en 1768, « Nouvelles Hébrides » par Cook en 1774), et du double parrainage Franco-Anglais de 1887, l'entrée en gésine par contre fut tragique.
« L'archipel compte une centaine de langues vernaculaires, d'île en île, et parfois à l'intérieur d'un même ensemble insulaire, la chefferie, le système de parenté, les modèles culturels, les rituels et le contenu des mythes varient.
Tout se passe comme si chaque village, chaque groupe tribal voulait s'affirmer comme unique et différent de ses voisins. » (J. Bonnemaison, NOUVELLES HEBRIDES. Les Editions du Pacifique).
Malgré la diversité des organisations sociales et culturelles de l'archipel, la variété de types ethniques issus de la fusion et des mélanges d'origines diverses (Australoïdes, Ainoïdes, Papous, Indonésiens, Polynésiens etc...), la dispersion sur un groupe de quatre vingts îles, la rivalité des différentes évangélisations par des missions Presbytériennes, Anglicanes et Maristes, (voire même la croyance au « Cargocult » de John Forum), la coexistence de colons Français et Britanniques aux intérêts souvent divergents et aux populations inégales, les discordances d'interprétations entre l'administration et la coutume, etc ...
la TERRA AUSTRALIA DEL ESPIRITU SANTO de Fernandes Queiros était-elle destinée à devenir autre chose que le VANUATU unifié de Walter Lini ? et avait-elle les moyens d'envisager son avenir dans le cadre d'un Etat fédéraliste né d'une sécession ?
