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Le roman d'épouvante, c'est comme le film d'horreur : on sait ce que c'est. On le sait vaguement d'avance : ce sont des figures obligées, poursuites, traquenards, effets spéciaux. Dans Le moine de Lewis raconté par Antonin Artaud (puisque tel est le titre officiel, les souterrains, les squelettes. Et une seule loi, en fait : la pulsion à tourner les pages, àavancer dans la lecture.
Pour de faux ? Sans doute c'est ce qui nous protège, même si on n'est pas sûr.
Le besoin d'aller se faire peur ici parce que, poussée la porte sur le vaste monde, est la peur réelle - il n'y aurait pas l'épouvante si nous n'étions pas - pour de vrai - des inquiets.
C'est ce qui se joue ici, dans le jeu que Jean-François Paillard inaugure avec l'ensemble des cordes de l'épouvante. La peur à la multiplication immobile de l'ordinaire, s'en servir. La poursuite hallucinée dans la ville, s'en servir.
Mais c'est bien de langue qu'il s'agit : elle ressemble étonnamment à ce qu'en font les exemples de manuels scolaires ? Ce n'est pas forcément un hasard.
Olivier Cadiot avait magistralement joué de ces détournements dans son Art Poetic'.
Il y a des accumulations : chez Rabelais et chez Novarina aussi. Il y a un travail précis sur les images du monde et de la ville, jusqu'à ce qui nous entoure au plus proche et au plus commun : mais c'est bien ce qui signe la démarche de Jean-François Paillard, comme le texte aigre-acide que nous accueillons déjà, territoire3 (Lien -> http://www.territoire3.org/bienvenue.html), un des plus étonnants sites de création littéraire et visuelle, par Jean-François Paillard.