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René Char, me dit-elle, est mort. La fin distanciée d'un parcours. Le poète est mort à l'hôpital du Val-de-Grâce. Il gît là-bas, tel un géant terrassé. Je me rappelle les années lointaines où, adolescents, nous sortions de son pied-à-terre parisien de la rue de Chanaleilles, si légers, si aériens. L'incroyable aura du poète, ses pouvoirs enthousiasmants, et l'éclair complice qui présida à sa rencontre.
Aujourd'hui je ne sens plus que lourdeur, hébétude, amertume. Paris s'est couvert d'une chape d'horreur.