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Le Vukland est un archipel de l'Atlantique nord - à mi-chemin entre l'Irlande et les États-Unis - dont la colonisation s'est effectuée au dépend du peuple natif, les Kiviks. Leur berceau historique, l'île de Saarok, jouit encore d'une certaine autonomie, menacée par des tensions avec le gouvernement autours du projet de grand barrage.
Run est fils de parents divorcés. Sa mère est la chef du parti Kivik, tandis que son père est un chef d'entreprise prospère du secteur énergétique.
Alors que le corps sans vie d'un ingénieur du barrage est retrouvé sur Saarok, de violentes manifestations éclatent dans la capitale, en réaction à l'élection du nouveau président populiste.
Tiraillé par sa double culture, Run va se retrouver au cour d'un complot politico-écologique aux enjeux internationaux majeurs.
Echo retentissant à l'actualité, mais pas que
Si le Vukland, pays scandinave où se déroule l'action de No War, est fictif, ce n'est pas le cas des inspirations d'Anthony Pastor. Le récit nous entraine dans une société en pleine révolte – violente – contre son gouvernement fraîchement élu, lui reprochant pêle-mêle corruption, libéralisme effréné, irrespect et discrimination envers l'ethnie Kivik, manifestement minoritaire... Et lorsqu'un ingénieur est retrouvé assassiné sur l'île sacrée de ces derniers, tout dérape. A travers ces différents personnages, l'auteur brosse un portrait "type" mais parfaitement fonctionnel d'une jeunesse prise entre les feux des idéologies, et sait maintenir le suspense tant par l'ambiance d'insécurité qu'il installe peu à peu que par l'avancement de l'enquête sur le meurtre... Niveau graphique : le découpage est fou, l'action fluide et prenante, et les visages d'une expressivité contagieuse.
Moitié polar et moitié fable sociale, No War convainc sans forcer. Quelle frustration que de devoir se contenter d'un "à suivre" sur la dernière page !