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Les Feuillets de l'imprévu sont nés le 2 février 1975 dans le grand quotidien régional Sud-Ouest. Feuillets épars : grands et petits sujets, pages d'humour ou de colère, sensations fugaces ou sentiments mûris..., tout y est surprise. Leur auteur veut s'attacher à l'éphémère, en extraire ce qu'il enseigne, se laisser emporter par le vent de l'événement, se perdre dans l'univers condamné à l'oubli. Partageant sa semaine en deux parties égales, l'une à Paris, l'autre en province, Gabriel Delaunay donne ici à chaque fait un double éclairage : celui des coulisses du pouvoir qu'il fréquente, celui des terres éloignées où demeurent inexprimées les pensées des gouvernés, de l'homme de la rue à l'homme des bois, du jeune qui se révolte, à l'ancien qui se désespère, du bourgeois qui renonce, au parvenu qui s'aventure.
Et l'on sent à chaque page la province des agacements affronter le Paris des lanternements. Chacune de ces chroniques est ainsi un désaccord en quatre ou cinq voix, offrant ses discordances pour trouver une harmonie. Cependant que le bon sens tente de découvrir les chemins d'une claire philosophie, d'une morale acceptable, d'une politique répondant à l'inéluctable évolution. Dans ces Feuillets, témoignages d'un auteur lucide et irrévérencieux, se font entendre des personnages qui croient encore que la vérité, farouchement recherchée, est seule à même de rapprocher les hommes.
