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Combien reste-t-il encore de ces hommes ou femmes, capables de tout sacrifier à la cause commune ? Louis Gronowski-Brunot nous raconte sa longue vie : juif ou militant communiste, résistant en France ou cadre à la Propagande en Pologne, son existence se confond avec l'histoire. L'étrange douceur qui parcourt ce livre tient autant à la nostalgie du milieu juif où l'auteur naquit, qu'à la manière dont on militait à une époque.
Pendant l'Occupation, Louis Gronowski-Brunot est responsable des immigrés en lutte contre le nazisme. On découvre le rôle des femmes de l'ombre, d'origine juive pour la plupart, chargées de démoraliser les soldats allemands. Le bonheur, c'était les autres, rarement soi. Un jour, pourtant, il faut faire les comptes. L'auteur rapporte comment, après la Libération, s'organisa la chasse aux juifs dans une Pologne devenue communiste ; il dépeint les pogromes à sec organisés par la direction du parti lui-même ; comment il fut, à son tour, accusé ; comment il fut confronté à tout ce qu'il avait toujours combattu pour, finalement, être expulsé de son pays d'origine en 1968.
Ici, peut-être, le premier grand témoignage sur l'antisémitisme dans un pays socialiste. Un document inattendu sur la Pologne contemporaine.
