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Edition enrichie (introduction, notes, dossier sur l'oeuvre, chronologie et bibliographie)Un de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré, Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre jeu, finit par composer les mémoires que Suzanne Simonin était censée avoir écrits à l'attention de Croismare.
« Effrayante satire des couvents » - la formule est de Diderot -, ce roman d'une destinée malheureuse est d'une impitoyable vérité. Mais d'une vérité également engagée, car derrière la voix de Suzanne résonne celle de l'auteur lui-même, qui ne consent pas à voir l'épanouissement humain entravé par l'enfermement ni les exigences de la nature bafouées par la complaisance conjointe des familles et de l'église.
Diderot y est présent tout entier. Edition de Claire Jaquier.
Un classique très profond
Quoique très romancé, ce roman de Diderot pose ses jalons sur l’histoire vraie d’une religieuse : Mlle Marguerite Delamarre. Cette dernière intenta un procès pour se soustraire à son enfermement, contre sa volonté, dans un couvent. L’héroïne du roman de Diderot est Suzanne Simonin. Les thèmes de "La Religieuse" sont : l’être humain ne prend son sens et ne réalise son bonheur que dans les relations avec ses semblables et l’emprisonnement en cloître est contre nature : il développe la mélancolie, l’obsession du suicide, l’intrigue, la calomnie, la haine, les frénésies sexuelles ou, au contraire, l’étourdissement de l’individu qui ne présente plus aucun poids humain. Une écriture très délicate et un style gracieux font de ce roman l’un des plus beaux classiques.