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La névrose obsessionnelle, la plus riche des névroses selon Freud, a-t-elle encore droit de cité ? Cet ouvrage propose une traversée de l'histoire de son concept afin d'en traduire toute la modernité opérante. Les liens qu'entretient cette névrose avec la temporalité, la pensée, l'écriture et la mort font d'elle un carrefour de questionnements féconds sur la notion d'identité humaine. L'obsession révèle une
aspiration que connaît chaque être humain, celle de ne pas vieillir, de rester l'éternel enfant, d'incarner par le verbe et la pensée ce corps immuable que serait le corps idéal délivré de la mort.
Les souffrances qu'elle génère sont engendrées par une lutte à mort contre la sexualité qui est la forme prégnante de notre désir de reconnaissance et de
complétude en l'autre. Cet autre, l'obsessionnel n'en veut pas. La toute-puissance narcissique qu'il revendique le contraint à construire un territoire privé balisé de rituels qui ressemblent étrangement à des rituels religieux afin d'être le seul maître possible.
Dans ce difficile exercice de contraintes morales, d'ascétisme, se cache une jouissance à
caractère masochiste reproduisant un schème infantile passionnel qui se découvre dans l'attachement excessif envers la mère. Cet amour
originel et impossible trace sa voie cependant à travers des symptômes dont la répétition forme langage. Le décryptage du syndrome obsessionnel s'effectue à l'instar d'une lecture captivante qui rejoint en son cœur le mythe du nostos, du retour vers une origine idéale et perdue.
