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Deux frères orphelins, fils d'un sabotier breton, s'unissent pour bâtir une maison en pierre, eux qui n'ont jusqu'alors vécu que dans une hutte au fond des bois. En souvenir de leur mère et par amour pour Madeleine, une « fille des bois ».
« C'était le rêve du père. Le rêve de toute une vie. Avoir une maison, une vraie maison, rien qu'à lui. Sa maison. Un rêve sans illusion, car jamais il n'en aurait les moyens, un rêve qu'il entretenait juste pour rêver, comme quelques sabotiers, charbonniers et bûcherons des forêts de Camors et de Floranges, aussi miséreux que lui.
»
Louis-Marie et Céleste Conan vivent dans la forêt de Camors avec leur père, Simon, sabotier. Anaïs, la mère, épuisée d'habiter une hutte humide, de « vivre comme des bêtes », et bouleversée par la naissance de son cadet trisomique, a disparu. On ne l'a plus jamais revue.
En 1940, Simon, soupçonné de propagande communiste, meurt « par accident » atteint par une balle allemande. Orphelins, les deux frères n'ont plus que leur amie d'enfance Madeleine Noblet, fille de charbonnier, pour famille.
Et c'est par amour pour elle que Louis-Marie se lance comme un fou dans la construction de leur maison, aidé par Céleste. Mais seul ce dernier, cet adolescent différent, à la face de lune et à la force colossale, perçoit autour de lui un monde qui bouge, dans lequel délateurs et collaborateurs pactisent avec l'occupant, et le désarroi de Madeleine, troublée par un officier allemand. Dans l'ombre, il agit par amour pour son frère et pour « Leine ».
