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Suivez cette femme : vous verrez des mains pousser aux anémones de mer, les plumes aux lézards et les écailles aux oiseaux ; la naissance se confondra avec la mort, l'absence avec la présence, l'amour avec la menace, le désir avec la nausée, le feu avec l'eau ; le minéral avec l'aérien. Pour peu qu'il veille en nous, encore, un tison d'enfance (j'entends la vraie, l'impitoyable, l'attentive, pas celle des familles !), cette demande en rares noces nous saisit dans une cosmogonie du changeant, qui prolonge - dans le verbe - nos dérives oniriques et les peurs qu'elles suscitent.
Ainsi, nous parlions de poésie, Léna et moi, et je ne savais pas encore qu'elle était cette magicienne, reconduite inexorablement dans la chaîne du temps humain et qui, assise au bord de la Terre, y cogne ses talons, pour empêcher que nos assoupissements n'assèchent les cataractes de ce qui vient et qui survient.
