En cours de chargement...
La tragédie algérienne a été la malédiction de la IVe République. C'est à Alger, le 13 mai 1958, que s'enclenche l'engrenage qui finira par emporter ce régime issu d'une guerre et défait par une autre. Son agonie n'aura duré que trois semaines.
Ce livre met au jour les protagonistes, les paroles, les arrière-pensées, les enjeux, les intrigues, les flottements, les audaces et les lâchetés qui rythment l'embrasement de ces quelques semaines haletantes.
Il retrace la chaîne des événements et des affrontements, qui s'étend de l'insurrection d'Alger au retour du général de Gaulle au pouvoir. Il sonde, ce faisant, la profondeur des dissensions qui déchirent les Français jusqu'à menacer le tissu national.
Michel Winock s'interroge sur l'incurable vulnérabilité d'une République, créatrice pourtant, en maints domaines, d'un véritable 'miracle français'.
Ce n'est pas seulement à l'épreuve du conflit algérien que se meurt la IVe, c'est aussi en raison des tares intrinsèques d'un système politique réduit à l'impuissance et, par là même, discrédité.
Les faiblesses de ce régime, honni par l'élite militaire, entraînent l'intervention de l'armée dans la vie politique, pour la première fois depuis plus d'un siècle : c'est sous la menace des armes que se décidera l'issue de la crise, par le recours, une fois encore, à un homme providentiel.
L'agonie de la IVe République
Les derniers jours de la IVe République ont été très mouvementés comme en témoigne le livre de Michel Winock, c'est le moins que l'on puisse dire. En effet, la France traversait alors une grave crise politique qui allait, en quelques jours, mettre à mort les institutions qui étaient alors en place. Le grand tournant a lieu le 13 mai 1958, date à laquelle l'étude du livre s'intéresse, où le ministère de l'Algérie, à Alger, est pris d'assaut "à l'issue d'une manifestation qui a tourné à la sédition". En effet, un "Comité de salut public" s'est autoproclamé et demande la démission du gouvernement. L'objectif de l'armée est de mettre à la tête de l’État le général de Gaulle. Pour le Comité, il est le seul à pouvoir maintenir l'Algérie française. Michel Winock, spécialiste de l'histoire de la République française, analyse donc cette journée du 13 mai 1958 qui "s'impose sans contredit dans le lot des "journées" les plus retentissantes que la France ait connues au XXe siècle".