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"Le roi avait quarante-sept ans. Ses excès de vin, de mangeaille, lui avaient fait un teint de plomb. La bouche crapuleuse dénonçait plus que le vice, le goût du vil, l'argot des petites canailles, qu'il aimait à parler. [...]
Il n'était pas cruel, mais mortellement sec, hautain, impertinent. Et il eût cassé ses jouets. C'était un personnage funèbre au fond, il parlait volontiers d'enterrement, et si on lui disait : "?Un tel a une jambe cassée?", il se mettait à rire.
Sa face était d'un croque-mort. Dans ses portraits d'alors, l'oil gris, terne, vitreux, fait peur. C'est d'un animal à sang froid. Méchant ? Non, mais impitoyable. C'est le néant, le vide, un vide insatiable, et par là très sauvage. [...]
Beaucoup, en Europe et en France, disaient : "?On le tuera.?"
Dans la cour du palais, quand il revint, les poissardes disaient (et redirent) : "?Il y aura une saignée.?" Et d'autres : "?Il faut une saignée en France.?"?"
Histoire de France est le chef-d'ouvre de Jules Michelet (1798-1874).
Édition présentée par Paul Viallaneix, qui a notamment édité le Journal et les Ouvres complètes de Michelet, et Paule Petitier, professeur à l'université de Paris Diderot-Paris 7, auteur de Jules Michelet, l'homme histoire (Grasset).
Un monument à ne pas manquer.
Commencée au lendemain des "Trois Glorieuses", la rédaction de cette toute première Histoire de France se termine en 1867 avec la parution du dix-septième volume, Louis XV et Louis XVI.
Les éditions des Equateurs nous proposent donc de redécouvrir le chef d'oeuvre de Michelet, chaque volume étant assorti d'une présentation du contexte de rédaction. Le premier volume inclut la préface de 1869.