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Passionnant
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littérature française
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Poésie
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Surprenant
« Bruit blanc ». Rien que le nom de la maison d’édition est un plaisir poétique, qui appelle, envoûte, et attire le lecteur à ouvrir ce recueil.
La poésie contemporaine m’a quelque peu laissé sur ma faim avec des auteurs comme Bernard Noël ou Antoine Emaz. Je trouvais qu’on perdait en mélodie dans les textes. Jérôme-David Suzat-Plessy a donc été un bonheur à lire. Chaque poème, de même que le recueil dans son ensemble, est délicat et fort, harmonieux, mélodieux. J’ai souvent rapproché ces textes des poèmes de Guillaume Apollinaire pour cette poésie mélodieuse, mais
sans ponctuation. Apollinaire était à la jonction entre les poètes classiques (dont les poèmes respectaient nombre de règles) et les contemporains (qui abolissent toutes normes) ; Suzat-Plessy le rejoint dans cet équilibre, cet entre-deux, même s’il n’a écrit ses poèmes que récemment. Cela se sent d’ailleurs dans certaines formes proches du haïku.
Rentrons maintenant plus en détail dans sa poésie. Les poèmes sont pour beaucoup cycliques. Certains sont des chansons, mais même les autres contiennent leur part de mélodie. Le poète parle souvent d’amour, de la perte de la femme aimée, de mort et d’au-delà, d’eau, de ciel, de feu, de nature, de lumière. La mélancolie, la folie et la perdition enveloppent ce recueil et le subliment. Mais ils ne sont pas les seuls à le faire. Jérôme-David Suzat-Plessy utilise une forme que je n’avais (autant que je m’en souvienne) jamais rencontré ailleurs : ils mêlent des termes très ancrés dans la tradition poétique à d’autre qu’on ne s’attend absolument pas à trouver ici (exemple : le poème 16 commence ainsi : « entre ascèse et compulsion morbide / entre sagesse et décompensation volontaire / j’étudie le deuil et la mélancolie… »). Et toujours, cette idée de mort sous-jacente, mort terrible, mais toujours moins que l’oubli et l’abandon. En effet, il ressort de ce recueil une convulsion, un combat contre l’oubli.
Je pense qu’il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, et j’ai moi-même envie de relire ces pages pour tenter de pénétrer encore plus avant dans cet ouvrage.
Enfin, si je pouvais poser une question à l’auteur, je chercherai à savoir pourquoi il a donné un tel titre à son ouvrage, parce que j’ai eu beau me creuser la tête, ça, je n’ai toujours pas compris ! A part ce point, je le conseille fortement, c’est très beau, et on peut le lire quand on a un moment de libre, par petits morceaux, en le dégustant.
Très belle découverte de poésie contemporaine
« Bruit blanc ». Rien que le nom de la maison d’édition est un plaisir poétique, qui appelle, envoûte, et attire le lecteur à ouvrir ce recueil.
La poésie contemporaine m’a quelque peu laissé sur ma faim avec des auteurs comme Bernard Noël ou Antoine Emaz. Je trouvais qu’on perdait en mélodie dans les textes. Jérôme-David Suzat-Plessy a donc été un bonheur à lire. Chaque poème, de même que le recueil dans son ensemble, est délicat et fort, harmonieux, mélodieux. J’ai souvent rapproché ces textes des poèmes de Guillaume Apollinaire pour cette poésie mélodieuse, mais sans ponctuation. Apollinaire était à la jonction entre les poètes classiques (dont les poèmes respectaient nombre de règles) et les contemporains (qui abolissent toutes normes) ; Suzat-Plessy le rejoint dans cet équilibre, cet entre-deux, même s’il n’a écrit ses poèmes que récemment. Cela se sent d’ailleurs dans certaines formes proches du haïku.
Rentrons maintenant plus en détail dans sa poésie. Les poèmes sont pour beaucoup cycliques. Certains sont des chansons, mais même les autres contiennent leur part de mélodie. Le poète parle souvent d’amour, de la perte de la femme aimée, de mort et d’au-delà, d’eau, de ciel, de feu, de nature, de lumière. La mélancolie, la folie et la perdition enveloppent ce recueil et le subliment. Mais ils ne sont pas les seuls à le faire. Jérôme-David Suzat-Plessy utilise une forme que je n’avais (autant que je m’en souvienne) jamais rencontré ailleurs : ils mêlent des termes très ancrés dans la tradition poétique à d’autre qu’on ne s’attend absolument pas à trouver ici (exemple : le poème 16 commence ainsi : « entre ascèse et compulsion morbide / entre sagesse et décompensation volontaire / j’étudie le deuil et la mélancolie… »). Et toujours, cette idée de mort sous-jacente, mort terrible, mais toujours moins que l’oubli et l’abandon. En effet, il ressort de ce recueil une convulsion, un combat contre l’oubli.
Je pense qu’il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, et j’ai moi-même envie de relire ces pages pour tenter de pénétrer encore plus avant dans cet ouvrage.
Enfin, si je pouvais poser une question à l’auteur, je chercherai à savoir pourquoi il a donné un tel titre à son ouvrage, parce que j’ai eu beau me creuser la tête, ça, je n’ai toujours pas compris ! A part ce point, je le conseille fortement, c’est très beau, et on peut le lire quand on a un moment de libre, par petits morceaux, en le dégustant.