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Retrouver la nature, travailler à la campagne, ne dépendre que de soi, c'est le rêve, aujourd'hui, de milliers de gens à qui la crise rend plus sensible l'absurdité de devoir perdre sa vie à la gagner. Certains sautent le pas et se font éleveurs de chèvres ou tisserands dans les Cévennes, les Pyrénées ou les Alpes du Sud. Suspects à leur arrivée, surveillés, fichés, ceux qui ont tenu sont peu à peu mieux acceptés par la population locale.
Ces installés récents sont même encouragés par les responsables de l'aménagement du territoire qui entendent faire de ces régions désertées des réserves d'espace et d'air pur. Nous sommes partis le plus loin possible, au fond de la forêt, et nous y avons rencontré l'État... disait un de ces immigrants de l'utopie. Ce n'est pas l'une des moindres découvertes de ces contestataires qui nous font mieux comprendre les contradictions de notre système social tout entier.
