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Notre modernité intellectuelle et culturelle est sous bien des aspects l'héritière du grand courant qui, né en Italie dans la seconde moitié du XIVe siècle, s'est, à partir de la fin du XVe siècle, progressivement étendu à l'ensemble de l'Europe. Qui, cependant, cherche à se faire de l'Humanisme une idée un peu précise, se heurte à une série de questions incontournables : l'Humanisme marque-t-il ou non une rupture avec ce qu'il est convenu d'appeler le Moyen Age ? Quels rapports y a-t-il entre le phénomène culturel qu'est l'Humanisme, le phénomène de civilisation qu'est la Renaissance, et le phénomène religieux qu'est la Réforme ? L'Humanisme est-il un phénomène qui ne concerne que les Belles Lettres ? Est-ce au contraire un phénomène qui intéresse l'ensemble du champ intellectuel et culturel de la Renaissance ? Comment, dans ce cas, concevoir l'identité d'un phénomène qui, s'étendant à des domaines et à des disciplines divers, revêt par là même des visages divers ? C'est à ces questions, ainsi qu'à quelques autres, que l'on essaiera ici d'apporter des réponses aussi claires que possible.
