L'intrépide - Poésies 1986-2003

Question : Bruno Bisaro, êtes-vous un "poète homosexuel" ? Réponse : Savez-vous qu'en ce moment en France des dizaines de poètes âgés de 17 ans à peine s'apprêtent à se jeter dans le vide ou à se saigner à blanc parce qu'ils ne supportent plus leur condition. (silence) Dans un pays comme le nôtre où le droit des minorités est bafoué de jour en jour, il ne faut pas s'étonner que des individus - poètes ou non - revendiquent leur appartenance à telle ou telle minorité. Il ne faut pas s'étonner non plus que d'autres s'en offusquent ou se scandalisent. (silence) Moi j'écris pour les minorités. Mon poème est comparable au silence du drapeau de la fierté homosexuelle au printemps 2004. Question : Qu'est devenu l'intrépide bruno bisaro en 2004 ? Réponse : Il est - j'imagine - parvenu à s'extraire de son poème. (silence) Pendant que le milieu littéraire s'agitait plus que de raison - certains éditeurs de littérature Française s'étaient mis à baiser avec fracas sur la tombe des victimes de l'homophobie - pendant que tout ce beau monde s'agitait et même baissait les bras, lui est parvenu à s'extraire de son poème ! Question : Quelles furent alors ses dernières paroles ? Réponse : FIN (Soyez heureux !) 17 années séparent la composition d'un des poèmes fondateurs de l'intrépide... de "la chanson de Jérémy". Poète du silence et de "références" comme il se définit lui-même. Bruno Bisaro se réfère ici autant qu'il rend hommage à Bob Dylan, Edgar Allan Poe, Arthur Rimbaud, Yves Simon, Vladimir Maïakovski, Pier Paolo Pasolini, Mano Solo, Jean-Luc Godard, Wladyslaw Znorko... Son florilège a une valeur d'épitaphe : il retrace l'épopée d'un adolescent du peuple qui a choisi de se situer, de grandir et de mourir "en dehors de la mort de l'art".