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Jusqu'à présent, Georges Ambrosino figurait comme une ombre mystérieuse dans les innombrables études du parcours de Georges Bataille. Pourtant, ce physicien nucléaire, de quinze ans son cadet, fut un de ses amis les plus proches. Leur correspondance épistolaire avec sa documentation annexe témoigne d'une complexe relation à base d'expériences partagées et d'attitudes divergentes vis-à-vis de l'" expérience " même.
Eclairant certains enjeux et déboires de la Part maudite, ces textes complètent la correspondance de Bataille avec le philosophe politique Eric Weil (lui aussi, ami d'Ambrosino) à propos de Critique, et présentent une nouvelle perspective sur le mythe et les échos d'après-guerre de la société secrète Acéphale. Uhistoire de l'amitié révélée par ces lettres est aussi celle d'un amour. L'écrivain et l'éditeur visionnaire, fantasque, omnivore, meneur d'hommes, croulant sous ses projets.
Le scientifique débordé, rêveur, révolté et susceptible, mais rigoureux, qui s'enflamme pour les pages philosophiques de Critique et voudrait s'impliquer dans la Part maudite — par la voie non seulement des sciences naturelles mais aussi des sciences sociales. Tout ceci dans l'immédiat après-guerre parisien transmis à travers un biais très affectif : comment s'opposer aux doctrinaires, aux " anti " — surtout aux antimarxistes ? Comment concilier l'histoire et le " non-sens ", former une communauté universelle qui n'en serait pas une, communiquer le silence, vivre dans le temps et l'instant, produire encore et encore pour fêter l'inachèvement, la dilapidation, la dépense improductive ? Comment sauver la planète, ou pas — et de quoi ?