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Ce livre a été écrit pour tenter de faire entendre les cris de souffrance et de révolte de 200 000 prisonniers politiques sud-vietnamiens, cris que d'aucuns cherchent à étouffer. Si nous sommes entrés dans les détails des faits et de leurs preuves, ce n'est ni par haine, ni par esprit de vengeance, ni par un goût morbide de la douleur, mais parce que ces voix demandent à être entendues. Et qu'on a tout fait pour les empêcher de l'être.
Depuis vingt ans, ceux-là mêmes qui les bâillonnent, s'emploient à conditionner l'opinion.
Ce livre ne cherche pas à condamner quiconque, mais à faire connaître le résultat d'un système qui frappe, sans discernement, tant ceux qu'il considère au départ comme ses ennemis, que ceux qu'il parvient à entraîner dans ses propres rangs. Un système qui, aujourd'hui, gagne malheureusement du terrain, et dont le Sud Viêt Nam a été et demeure le banc d'essai.
Même si l'on en parle moins.
Ou plutôt : précisément parce qu'on en parle moins.
La communauté vietnamienne de Paris n'est que l'écho de forces politiques et religieuses indépendantes qui, dans les zones contrôlées par le gouvernement de Saïgon, mènent une action pour l'application des Accords de Paris, pour la libération de tous les prisonniers politiques, le rétablissement des libertés démocratiques et la réconciliation nationale.
Créée en 1963, par un groupe de Vietnamiens - en majorité catholiques - désireux de garder le contact entre eux et avec leur pays, la Communauté Vietnamienne a, depuis 1968, et plus particulièrement depuis les Accords de Paris de 1973, cherché à contribuer, dans la mesure de ses moyens, à l'ouvre de paix, d'indépendance, de réconciliation et de reconstruction au Viêt Nam.
Elle s'efforce de faire connaître, à l'étranger, les actions et les appels que la politique actuelle de la République du Viêt Nam tente par tous les moyens d'étouffer.
Elle a organisé, en avril 1973, une Conférence Internationale pour la libération des prisonniers politiques, qui regroupa les représentants d'une centaine d'organisations. À cette occasion, des comités nationaux ont été créés dans divers pays (République fédérale Allemande, Belgique, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon, Pays Bas, Suisse.).
Afin de faciliter leur action, la Communauté Vietnamienne leur fournit régulièrement des informations sur la situation des prisonniers politiques au Sud Viêt Nam.
Elle s'emploie, par ailleurs, à faire connaître, aussi objectivement que possible, la situation du Nord et du Sud Viêt Nam, tant dans la zone du gouvernement de Saïgon, que dans le territoire du gouvernement révolutionnaire provisoire.
Elle publie le journal « Miên Nam Di Toi » (Le Sud en marche), la revue « Công Giao và Dân Tôc » (Les catholiques et la nation), et un bulletin hebdomadaire ronéoté « Viêt Nam Info », qui reproduit des nouvelles significatives tirées de la presse vietnamienne, sans distinction d'origine ou de tendance.
