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Cet ouvrage n'a d'autres ambitions que de contribuer à l'histoire de l'Occupation, en France, par l'Allemagne nazie. Le journal, qui en constitue l'objet principal, a le mérite d'avoir été tenu régulièrement de juin 1940 à août 1944, par un témoin averti et bien informé du fait de sa culture et de la fonction qu'il exerçait alors : conseiller attaché au cabinet du Préfet de la Loire Inférieure pour les relations franco-allemandes.
De son poste d'observation privilégié, il note - chaque jour - les événements de la journée : les informations sur la guerre, sur la ville de Nantes, les affaires administratives, les sabotages, les procès, il a accès à des dossiers secrets, dont le contenu est révélé pour la première fois dans ce livre.
L'homme, Edmond Duméril, est né à Toulouse en 1887, germaniste et brillant universitaire, il enseigne l'allemand dans un lycée à Nantes à partir de 1919, et sera nommé directeur de l'Institut supérieur des lettres dans cette même ville.
L'humanisme marque tous ses choix, toutes ses actions.
Chrétien convaincu, il milite pour la paix et le rapprochement des peuples. Il vit douloureusement la montée du nazisme en Allemagne, et le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale brise le rêve de sa vie, et le traumatise profondément.
Partagé entre les obligations de sa fonction d'interprète, son amour de la culture allemande, sa haine de la guerre, sa foi dans les hommes, son républicanisme et un patriotisme sincère, Edmond Duméril subit la guerre dans l'inconfort moral.
Son journal, annoté par l'historien Jean Bourgeon, est un témoignage passionnant sur la façon dont les Français ont vécu - moralement et matériellement - l'Occupation dans une grande ville de province.
La majorité des documents et photos publiés proviennent des archives personnelles d'Edmond Duméril. Les autres ont été sélectionnées par Jean Bourgeon pour leur valeur historique. Un témoignage qui, malgré le recul du temps et l'apaisement des passions suscite une émotion intense.
