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Qui sont Sherlock Holmes, Madame Bovary ou Antigone ? De quelle façon notre imagination se déploie-t-elle dans les films, contes, histoires, tableaux ou jeux auxquels nous participons, ou encore dans les théories scientifiques et philosophiques ? Le but de cet ouvrage est avant tout de clarifier la nature des oeuvres de fiction, et plus généralement, du concept de «fiction» lui-même, jouissant aujourd’hui d’un usage large et confus, aussi bien ordinaire que technique.
Il s’agit d’abord de mesurer les limites et les mérites des analyses philosophiques de la fiction développées dans une veine anglo-saxonne : elles s’accordent ainsi sur une définition à la fois essentialiste, mentaliste et fonctionaliste du royaume du fictionnel, comme «prescription de croyances feintes». Mais il semble que nous ayons affaire à un jugement de fictionalité variable, plutôt qu’à une substance spécifique : nous proposons alors une reconstruction des règles, des standards et des raisons pour lesquelles nous en venons à appliquer, ou à refuser, le prédicat de fictionalité à des objets, expressions ou pratiques.
Nous gagnons ainsi en clarté analytique ce que nous perdons en atavismes linguistiques. Enfin,en se focalisant sur le cas des oeuvres romanesques, et afin de contrer de possibles excès relativistes, l’ouvrage propose de répondre à la question de l’interprétation et de la réception de ces récits d’invention à partir d’une approche pragmatiste, nourrie de certaines théories de la littérature. Grâce à une nouvelle grille d’analyse ternaire, tenant compte de la particularité de nos actes d’Invention, il tente d’apporter quelque lumière au problème de savoir comment comprendre et activer ces produits issus de la créativité humaine.
