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À sa naissance, le nouveau-né est pris et porté par le père, comme pour lui donner symboliquement sa dignité humaine ; rite insufflé par la déesse romaine Lévana.
Mais alors, qu'est-ce qu'un enfant qui n'est pas « soulevé » ?
Si de plus, il est perpétuellement l'objet de maltraitance, sans cesse rabaissé, que reste-t-il de lui ?
Je peux vous le dire aujourd'hui avec des mots : une sorte de bouillon infâme rempli de honte, d'angoisse existentielle, de culpabilité insensée et impardonnable, de tristesse inconsolable, d'émotions inexprimables, de désespoir incurable, de terreur irraisonnée, de vide signifiant, de « sublimes attractions du tombeau » comme l'écrivait Baudelaire...
Tous les ingrédients sont là pour nourrir cette énergie tout autant dévastatrice que silencieuse et que l'on appelle la mélancolie.
À travers les thèmes de l'enfance, la parole, l'existence, la nature et le temps, ce recueil offre, comme une litanie bouleversante, des poèmes mélancoliques pour aider les (ex)enfants écrasés à se « re-lever ».