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A peu près inconnu en France - bien qu'en son temps on l'y apprécia : il fut élu à l'académie des sciences morales et politiques -, l'abbé Antonio Rosmini est peut-être " l'un des plus grands esprits de tous les temps " (Chaix-Ruy). Du nôtre aussi, donc. Né en 1897 dans une Italie encore morcelée et sous domination autrichienne, il travailla à l'unité italienne, qu'il souhaitait voir se faire sous forme de confédération.
Philosophe (" Essai sur l'origine des idées "), historien auteur d'une monumentale " Théosophie " et d'ouvrages d'actualité, l'abbé écrivait sans relâche, fidèle à une détermination prise à onze ans : " Occuper tous les instants du temps de la façon la plus utile ". Homme de foi, contemplatif par nature et par choix, il eut, très tôt aussi, le désir d'une vie communautaire : étudiant à Padoue, il avait créé une " Société des Amis ", esquisse lointaine de la fondation de l'Institut de la Charité, qui se proposait, entre autres, d'améliorer la qualité du clergé.
Déplorant la détérioration de l'Eglise à laquelle il adhérait de toutes ses fibres ainsi qu'à la personne du pape, " représentant de Dieu sur terre ", il écrivit " Les cinq plaies de la sainte Eglise ". Rosmini savait conserver au milieu des tracas et des persécutions une sérénité peu commune. Sa correspondance phénoménale (8 919 lettres) en témoigne : il répondait toujours à chaque lettre reçue. Le présent ouvrage propose un choix de lettres précédé d'une longue introduction à la vie et à la pensée de leur auteur.
