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Depuis 1964, la cité médiévale de Saint-Macaire sur la Garonne, abandonnée et en ruine, est le théâtre d'une reconquête populaire qui a conduit de jeunes protagonistes de la restauration autogérée du prieuré roman jusqu'au pouvoir municipal. La réutilisation non-marchande du cadre urbain, à partir de sa valeur monumentale, a impliqué des choix contre la sélection sociale et la muséalisation, ainsi la reconversion de bâtiments de la Renaissance en logements sociaux et l'insertion d'équipements collectifs dans des monuments historiques.
L'enracinement, la co-appartenance, la réappropriation sociale des espaces, sont le résultat d'une "sagesse urbaine" construite collectivement à travers des expérimentations, des anticipations et des conflits. " L'expérience de gouvernement autonome et de démocratie communautaire de Saint-Macaire, par la radicalité des processus de refondation de la ville par les habitants, par la complexité des choix démocratiques appliqués au faire, à l'habiter, au travail, à l'auto-organisation sociale par le bas, par la valeur intergénérationnelle de la construction d'une identité collective, est un exemple unique parmi les nombreuses expériences de participation à la réutilisation en commun des patrimoines urbains historiques ayant eu lieu ces dernières années.
Elle a anticipé les expériences les plus avancées de refondation de la centralité des bourgs historiques dans le processus en cours qui rend obsolescents les modèles métropolitains ouvrant la voie à une nouvelle civilisation écoterritorialiste. " (Extrait de la préface).
