Cristóbal de Morales

Né à Séville peu avant 1500, Cristóbal de Morales reçoit sa première formation musicale à la cathédrale de cette même ville auprès de grands maîtres comme Castilleja et sans doute Peñalosa. Le jeune "clerc sévillan" commence ensuite sa carrière en tant que maître de chapelle, fonction qui le conduira notamment à la cathédrale de Plasencia dès 1527. Quelques années plus tard, en 1535, il s'installe à Rome et devient musicien à la chapelle Sixtine, l'un des postes musicaux les plus prestigieux de l'époque. Il y restera une dizaine d'années pendant lesquelles il composera et fera imprimer ses oeuvres les plus connues. Après cet enrichissant séjour romain (1535-1545), Morales retourne en Espagne où il obtient successivement le poste de maître de chapelle à la cathédrale de Tolède (1545-1547) et de maître de musique du duc d'Arcos (1547), un aristocrate résidant près de Séville. En 1551, il est nommé maître de chapelle à Málaga où il restera jusqu'à sa mort en 1553. Sa production presque exclusivement sacrée comprend plus d'une vingtaine de messes, souvent sur cantus firmus liturgiques ou sur des thèmes profanes, comme la célèbre chanson Mille regretz de Josquin. Son genre de prédilection, le motet, résulte souvent de l'élaboration complexe d'une structure imitative toujours au service du texte. Enfin, ses Lamentations et surtout ses magnificat comptent parmi son répertoire le plus admiré, aussi bien de son vivant que de nos jours.
Né à Séville peu avant 1500, Cristóbal de Morales reçoit sa première formation musicale à la cathédrale de cette même ville auprès de grands maîtres comme Castilleja et sans doute Peñalosa. Le jeune "clerc sévillan" commence ensuite sa carrière en tant que maître de chapelle, fonction qui le conduira notamment à la cathédrale de Plasencia dès 1527. Quelques années plus tard, en 1535, il s'installe à Rome et devient musicien à la chapelle Sixtine, l'un des postes musicaux les plus prestigieux de l'époque. Il y restera une dizaine d'années pendant lesquelles il composera et fera imprimer ses oeuvres les plus connues. Après cet enrichissant séjour romain (1535-1545), Morales retourne en Espagne où il obtient successivement le poste de maître de chapelle à la cathédrale de Tolède (1545-1547) et de maître de musique du duc d'Arcos (1547), un aristocrate résidant près de Séville. En 1551, il est nommé maître de chapelle à Málaga où il restera jusqu'à sa mort en 1553. Sa production presque exclusivement sacrée comprend plus d'une vingtaine de messes, souvent sur cantus firmus liturgiques ou sur des thèmes profanes, comme la célèbre chanson Mille regretz de Josquin. Son genre de prédilection, le motet, résulte souvent de l'élaboration complexe d'une structure imitative toujours au service du texte. Enfin, ses Lamentations et surtout ses magnificat comptent parmi son répertoire le plus admiré, aussi bien de son vivant que de nos jours.
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Magnificat du premier ton

Ce magnificat primi toni attribué à Cristóbal de Morales est issu du manuscrit 5 de la cathédrale de Valladolid et ne figure dans aucune édition vocale imprimée à ce jour. Les magnificat de Morales étaient à l'époque ses oeuvres les plus célèbres, certains ayant connu pas moins de quinze éditions avant 1600. Ils furent très souvent copiés et circulèrent en Europe ainsi que dans le Nouveau Monde. En 1592, soit presque quarante ans après la mort du compositeur, Zacconi rapportait que les Magnificat de Morales se chantaient encore "dans cent églises" .
Au xviiie siècle, le maître de chapelle de Saint-Jean-de-Latran, Girolamo Chiti, les considérait comme "les meilleures oeuvres du choeur du pape" et méritaient selon lui "l'éloge universel" . Ces éloges ont très vite attiré l'attention des musicologues qui ont largement étudié ces chefs-d'oeuvre de l'écriture polyphonique de la Renaissance. Ecrit pour quatre voix (soprano, alto, ténor et basse - avec un alto plutôt grave), le Magnificat primi toni se présente comme une oeuvre parfaitement cohérente d'un point de vue structurel à une époque où l'utilisation du même mode pour toutes les sections n'était pas la règle.
La valeur intrinsèque du magnificat dépend en grande partie de l'habileté du compositeur à se servir à la fois du plain-chant suivant le principe du cantus firmus migrans et de développer en même temps tout un ensemble de mélodies complémentaires, parfois adjacentes et parfois sous-jacentes à la mélodie grégorienne de départ. Or la mélodie grégorienne n'est jamais présentée de manière totalement littérale ou explicite et encore moins en valeurs longues aisément repérables : Morales s'amuse donc à la raccourcir, à la retravailler, voire à l'insinuer.
De plus, la capacité créative du compositeur n'est point ternie par les répétitions de ces mélodies complémentaires, mais au contraire sort renforcée de ce travail ardu de construction et de reconstruction permanente de motifs. Or, en dépit de cette complexité apparente, les mouvements mélodiques s'inscrivent le plus souvent dans des intervalles conjoints, incluant un trait d'écriture très cher au compositeur, à savoir, l'utilisation de mouvements conjoints ascendants en semi-minimes, surtout à la voix de bassus.
Les mélodies créées par Morales permettent donc une interprétation vocale aisée et extrêmement agréable, où les dissonances sont quasiment absentes. C'est sans doute Morales le chanteur qui nous livre ici un chef-d'oeuvre vocal. Cristina Diego Pacheco
Ce magnificat primi toni attribué à Cristóbal de Morales est issu du manuscrit 5 de la cathédrale de Valladolid et ne figure dans aucune édition vocale imprimée à ce jour. Les magnificat de Morales étaient à l'époque ses oeuvres les plus célèbres, certains ayant connu pas moins de quinze éditions avant 1600. Ils furent très souvent copiés et circulèrent en Europe ainsi que dans le Nouveau Monde. En 1592, soit presque quarante ans après la mort du compositeur, Zacconi rapportait que les Magnificat de Morales se chantaient encore "dans cent églises" .
Au xviiie siècle, le maître de chapelle de Saint-Jean-de-Latran, Girolamo Chiti, les considérait comme "les meilleures oeuvres du choeur du pape" et méritaient selon lui "l'éloge universel" . Ces éloges ont très vite attiré l'attention des musicologues qui ont largement étudié ces chefs-d'oeuvre de l'écriture polyphonique de la Renaissance. Ecrit pour quatre voix (soprano, alto, ténor et basse - avec un alto plutôt grave), le Magnificat primi toni se présente comme une oeuvre parfaitement cohérente d'un point de vue structurel à une époque où l'utilisation du même mode pour toutes les sections n'était pas la règle.
La valeur intrinsèque du magnificat dépend en grande partie de l'habileté du compositeur à se servir à la fois du plain-chant suivant le principe du cantus firmus migrans et de développer en même temps tout un ensemble de mélodies complémentaires, parfois adjacentes et parfois sous-jacentes à la mélodie grégorienne de départ. Or la mélodie grégorienne n'est jamais présentée de manière totalement littérale ou explicite et encore moins en valeurs longues aisément repérables : Morales s'amuse donc à la raccourcir, à la retravailler, voire à l'insinuer.
De plus, la capacité créative du compositeur n'est point ternie par les répétitions de ces mélodies complémentaires, mais au contraire sort renforcée de ce travail ardu de construction et de reconstruction permanente de motifs. Or, en dépit de cette complexité apparente, les mouvements mélodiques s'inscrivent le plus souvent dans des intervalles conjoints, incluant un trait d'écriture très cher au compositeur, à savoir, l'utilisation de mouvements conjoints ascendants en semi-minimes, surtout à la voix de bassus.
Les mélodies créées par Morales permettent donc une interprétation vocale aisée et extrêmement agréable, où les dissonances sont quasiment absentes. C'est sans doute Morales le chanteur qui nous livre ici un chef-d'oeuvre vocal. Cristina Diego Pacheco

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