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Les troubles alimentaires et les addictions présentent au moins deux traits communs. Les anorexies et les boulimies manifestent une perturbation de l'oralité : les unes pèchent par excès, les autres par privation. D'autres addictions passent, elles aussi, par la voie orale et le tube digestif. L'absorption des drogues et l'abus de médicaments ne peuvent-ils être décrits comme " empoisonnements par la bouche " ? Mais la pulsion orale et ses affections ne suffisent pas à déterminer les phénomènes d'anorexies ou de boulimies, ou encore d'absorption de drogue.
Ces addictions ne se réduisent pas à de simples pathologies de l'oralité : s'y ajoutent les problèmes spécifiques du corps et de son image, de la parole et de son énonciation, de la pensée et de ses obsessions, ainsi que de la dépendance. Ces phénomènes pathologiques révèlent une tentative du sujet pour trouver une vie plus supportable, ainsi de l'alcoolisme qui peut masquer une tragédie mélancolique, et manifestent deux faces, l'une témoigne d'un ratage, l'autre de l'aspect créatif du symptôme.
Sans nier la première, la psychanalyse peut suivre la veine de la seconde pour ramener le sujet à ce carrefour de sa vie où il a choisi de combler la perte d'illusions par des toxiques, un vide ou un trop plein.
