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La plupart des pays développés tendent à repousser l'âge de liquidation de la retraite. C'est également l'objectif poursuivi, en France, par le projet de réforme des retraites que le gouvernement a présenté en 2010. On verra dans ce dossier que les débats suscités par ce nouveau projet renvoient à des enjeux qui sous-tendaient déjà nombre des réformes engagées depuis les années 1990 et que les mesures mises en place n'ont pas toujours pesé sur les modalités du passage à la retraite dans le sens attendu.
En effet, les fins de carrière sont déterminées par des conditions objectives (niveau de pension, marché de l'emploi et nature du travail, etc.), mais également par des variabilités individuelles, statistiquement peu prévisibles. Travailler plus longtemps, certes, mais encore faut-il le pouvoir. C'est là tout l'enjeu des discussions actuelles sur les pénibilités au travail. Partir plus tard à la retraite suscite des interrogations à la fois sur les performances réalisables à des âges plus élevés, sur les opportunités à rester dans un emploi, sur les inégalités de santé et de situations de travail.
Les pistes de réflexion qui permettraient aux seniors de poursuivre plus longtemps une vie active existent- emplois sélectifs, tutorat, temps partiel, " soutenabilité " des conditions de travail... mais elles sont insuffisamment mises en oeuvre. Vouloir rester plus longtemps représente l'autre aspect, tout aussi essentiel, susceptible de modifier les comportements en fin de vie professionnelle. À cet égard, de nombreux facteurs entrent en jeu : conditions financières du départ, qui présentent notamment de fortes disparités entre les hommes et les femmes ; nature de l'offre de travail ; situation au sein du couple, et plus largement dans la structure familiale quand il s'agit par exemple de prendre en charge un parent âgé dépendant.
Enfin, les activités post-carrière, rémunérées ou non, connaissent une croissance plus soutenue, et notamment sous des formes renouvelées comme l'auto-entreprenariat.