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Si après les grandes calamités collectives un grand élan s'empare de toute la société, on pourrait dire que Boris Vian a vécu pour illustrer à merveille cette règle anthropologique. Dans sa brève vie d'artiste, qui a débuté avec la fin de la Deuxième Guerre mondiale, Boris Vian a réalisé dans son oeuvre multiforme tout ce dont a été privé le corps social pendant l'Occupation : le jeu, la provocation, l'irrespect envers les normes et l'establishment littéraire, la fête, le rire, la modernité flamboyante, la modernité comme force d'épanouissement et pas comme corvée.
La direction de cet hommage a été confiée à Olivier Maillart. Il a rassemblé autour de lui des auteurs jeunes. La preuve que l'auteur de L'Ecume des jours continue à être perçu, à juste titre, comme une source artistique inépuisable. Après les pages " Vian " le temps s'élargit : en amont avec Alfred Döblin et Erich Maria Remarque, en aval avec Benoît Duteurtre et Belinda Cannone. Aussi une étude comparatiste entre Cioran-Valéry, moins l'ennui universitaire.
Un entretien avec Juan Goytisolo. Les chroniques pro-romanesques. Les dessins humoristiques de Sempé. En somme, un vrai atelier.
