En cours de chargement...
S'appuyant sur des données recueillies dans diverses situations de lecture, principalement en milieu scolaire, ce Cahier aborde les problèmes posés par les objectifs traditionnellement assignés à la lecture, " lire pour comprendre ". L'accent est mis sur la variation : variation des pratiques de lecture et des pratiques langagières autour de la lecture, variations des sens construits. L'analyse des données recueillies montre ainsi les risques de fractures qui découlent de l'hétérogénéité des cheminements individuels à travers les textes : les verbalisations méta-lecturales des témoins fournissent de précieuses indications sur ce qui échappe à l'observation directe, à savoir le travail interprétatif déclenché parle contact avec l'écrit, quel que soit sa nature, l'opacité textuelle n'étant pas l'apanage des textes qui se veulent résistants ; elles permettent aussi de nuancer des jugements hâtifs sur de prétendues incapacités à lire qui ne seraient en fait que des tâtonnements inhérents à l'activité de lecture et à son apprentissage continué.
A ce titre, ce numéro devrait retenir l'attention de ceux qui s'interrogent sur les relations entre les processus cognitifs mis en œuvre dans l'acte lectural et les produits, à savoir ce qui en résulte ; de ceux aussi qui, engagés dans une démarche éducative, s'efforcent de donner un sens à des apprentissages qui ne peuvent se limiter à la maîtrise du code, sauf à perdre de vue ce qui fait la spécificité du contact avec cette forme singulière d'existence de la langue qu'est le monde de l'écrit.
Il tend enfin à illustrer l'intérêt que peut présenter une approche pluridisciplinaire soucieuse de rendre compte de la complexité des phénomènes observés, grâce à des éclairages croisés qui mettent en relief des aspects qu'une vision trop étroite ne permet pas toujours d'appréhender.
