En cours de chargement...
Quelques années après la mort de son père et de sa belle-mère, Joyce Farmer a entrepris de relater leur fin de vie. Cette chronique tendre et émouvante les suit pendant leurs quatre dernières années, dans leur pavillon au sud de Los Angeles. Lars et Rachel sont mariés depuis longtemps et s’aiment toujours. À mesure que s’accentue leur déchéance physique (et, en ce qui concerne Rachel, mentale), leur fille s’investit de plus en plus dans la gestion de leur vie quotidienne.
Le thème de l’extrême vieillesse a peu été traité en bande dessinée (on songe à Éloge de la poussière, d’Edmond Baudoin). Ce roman graphique aborde des questions douloureuses comme la maladie d’Alzheimer ou les traitements infligés aux personnes âgées dans les établissements spécialisés. Il n’esquive pas les détails d’une réalité quelquefois sordide. Mais il est dominé par la célébration de l’amour, de la tendresse, de la sollicitude, du courage, de la bonne humeur et de la famille.
Ce livre parlera directement au coeur de tous les lecteurs qui voient leurs parents ou grand-parents s’avancer à petit pas vers la sortie.
Une sortie par la petite porte mais avec noblesse.
Il fallait oser le raconter. Le sujet de la vieillesse n'est pas des plus réjouissant ; on n'a pas vraiment envie de se pencher dessus... on sait de toute façon. Pourtant l'auteure a réussi à relater avec sobriété et sans voyeurisme, malgré certaines scènes qui pourraient paraître gênantes alors qu'elles sont touchantes de vérité, la sortie inéluctable de ses parents de notre monde. De la retraite paisible, aux premiers signes de fatigue, puis aux incidents ayant davantage d'impact, les voilà qu'ils glissent tout doucement vers la dépendance physique surtout, jusqu'à la mort ; cette mort qui nous attend tous, à une heure ou une autre. Pour raconter cette histoire, l'auteure a suivi et accompagné ses parents pendant 4 ans ; un accompagnement digne et admirable, où on s'occupe encore de ses anciens comme un devoir d'un part c'est vrai (c'est le coté le plus lourd au quotidien) mais aussi par amour. Ces derniers liens aussi douloureux soient-ils permettent aussi de se quitter en douceur.
Un livre audacieux et juste. Les dessins témoignent d'un grand travail mais sont cependant fatiguants à la longue ; le N&B aux traits serrés est lourd à regarder. Quant au titre il est juste Parfait !