Une Strategie Globale Pour Une Pleine Occupation. Prolegomenes A Une Economie Citoyenne

La France, après avoir traversé, de juin 1997 au premier trimestre 2001, une période particulièrement contrastée où s'étaient entremêlés vagues de plans sociaux destructeurs de postes, voire souvent de sites, créations spectaculaires d'emplois et fléchissement quasi continu du nombre des sans-emplois, est, depuis mai 2001, confrontée à une remontée inquiétante du chômage qui semble désormais s'installer dans la durée. De fait, même la période faste n'avait cessé d'être marquée par une tendance à la multiplication de l'emploi précaire et des contrats à durée déterminée et la persistance d'un niveau toujours fort élevé de chômage (qui situe la France en bas de l'échelle de l'emploi, soit au douzième rang dans l'Europe des Quinze) et de la pauvreté d'une partie notable du corps social frappée d'exclusion. A l'heure où selon le baromètre le Figaro Magazine-Sofres d'avril 2002, les quatre cinquièmes des Français (78 %) pensent que la lutte des pouvoirs publics contre le chômage est peu convaincante, voire inefficace, deux personnalités, l'une, un senior provenant de la société civile, et l'autre, une plus jeune, du monde politique, ont décidé de s'associer dans une recherche susceptible de déboucher sur une approche stratégique permettant de dégager, que l'on soit en période de croissance ou de ralentissement d'activité, des solutions pragmatiques aux problèmes de l'emploi et du revenu (chômage, restructuration et plans sociaux, pénurie de main d'œuvre, fracture sociale, pauvreté...). Partant de l'idée qu'il n'y a pas de panacée, de solution miracle pour l'emploi, la stratégie que Raoul Danaho et Henri Plagnol s'attachent à définir, à l'écart de toute idéologie ou position préconçue, et constamment illustrée par des actions concrètes empruntées tant en France qu'à l'étranger, assigne pour principe et objectif fondamental à la politique économique et sociale, la réalisation de la pleine occupation, notion qui, répondant mieux aux nécessités du monde moderne que le plein emploi au sens traditionnel, implique que l'individu se voit, à tout moment, bénéficiaire soit d'un " vrai travail " classique en entreprise ou d'un travail indépendant, soit d'une formation, ou encore d'un congé d'utilité économique ou sociale (pour élever ses enfants, par exemple). Ils espèrent que la stratégie qu'ils préconisent dans leur essai, qui pourrait constituer un excellent outil de référence pour tous ceux que préoccupent tant en France qu'à l'étranger, le problème de l'emploi et les questions sociales, devrait permettre à l'Etat et à la nation de satisfaire l'objectif auquel devrait essentiellement viser toute communauté humaine : éliminer, avec le chômage, l'exclusion et la fracture sociale, en assurant la promotion d'une société plus conviviale et plus solidaire. En apportant ainsi sa pierre à l'édification volontaire d'une mondialisation à visage humain, grâce à l'adoption et à la mise en œuvre de la stratégie que prônent les auteurs, la France pourrait sans doute constituer un modèle pour le reste du monde.