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Emouvant
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XXe siècle
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Mississipi
Mississipi. le soleil cogne sur les champs de coton et de maïs. Chaleur moite qui colle sur les chemises rapiécées, puant la sueur et la crasse miséreuse. Pénibilité suffocante, indigence viscérale semblent le lot des habitants. Au loin, le doux chuintement d'une scie s'échappe d'un vieil hangar branlant. L'orage menaçant ne trouble en rien la fausse quiétude qui règne en ces lieux. Addie Bundren se meurt. de son lit, elle veille aux préparatifs de son cercueil. Anse, patriarche édenté contemple l'agitation sur le seuil de sa véranda, étranger à ce bouillonnement incessant, il
ne cesse de penser aux dents qu'il pourra s'acheter.
C'est lui qui devrait être là dans ce cercueil, au milieu de la charrette, enfin, c'est ce que pensent les fermiers voisins, mais c'est bien lui qui mène les mules vers Jefferson. L'accompagne dans ce convoi funéraire : Cash, le charpentier boiteux, leur fils ainé, Darl au regard transparent et absent, Jewel, le préféré d'Addie, Dewey Dell, la fille aux yeux plein de dureté qui porte un lourd secret et Vardaman. Bravant la pluie, exhibant leur misère, la famille Bundren va devoir faire preuve de solidarité et de persévérance pour affronter la rivière en crue afin d'acheminer leur défunte mère aux côtés de ses parents et accomplir ainsi ses dernières volontés. Chacun porte en soi les stigmates et les cicatrices du passé familial, cachant leur secret dans le silence pesant du recueillement. Et soudain, le rire profanateur de Darl vient rompre cette morne litanie, tintant insolemment sur les parois du cercueil.
William Faulkner nous dresse le portrait d'une Amérique gisant dans la pauvreté et la naïveté, la trahison et le mensonge, l'hypocrisie et la vénalité. En faisant parler tour à tour les familiers de la défunte, en centralisant les évènements autour de cette dernière, le monologue d'Addie, placé au cœur de l'ouvrage prend une toute autre importance.
Une odyssée en forme de farce rocambolesque, une quête du deuil ou chacun trouvera une issue quel qu'en soit le prix, même Darl pour qui « ce monde, c'est pas un monde pour lui, et cette vie, c'est pas une vie pour lui non plus » (page 245).
Immersion
Mississipi. le soleil cogne sur les champs de coton et de maïs. Chaleur moite qui colle sur les chemises rapiécées, puant la sueur et la crasse miséreuse. Pénibilité suffocante, indigence viscérale semblent le lot des habitants. Au loin, le doux chuintement d'une scie s'échappe d'un vieil hangar branlant. L'orage menaçant ne trouble en rien la fausse quiétude qui règne en ces lieux. Addie Bundren se meurt. de son lit, elle veille aux préparatifs de son cercueil. Anse, patriarche édenté contemple l'agitation sur le seuil de sa véranda, étranger à ce bouillonnement incessant, il ne cesse de penser aux dents qu'il pourra s'acheter.
C'est lui qui devrait être là dans ce cercueil, au milieu de la charrette, enfin, c'est ce que pensent les fermiers voisins, mais c'est bien lui qui mène les mules vers Jefferson. L'accompagne dans ce convoi funéraire : Cash, le charpentier boiteux, leur fils ainé, Darl au regard transparent et absent, Jewel, le préféré d'Addie, Dewey Dell, la fille aux yeux plein de dureté qui porte un lourd secret et Vardaman. Bravant la pluie, exhibant leur misère, la famille Bundren va devoir faire preuve de solidarité et de persévérance pour affronter la rivière en crue afin d'acheminer leur défunte mère aux côtés de ses parents et accomplir ainsi ses dernières volontés. Chacun porte en soi les stigmates et les cicatrices du passé familial, cachant leur secret dans le silence pesant du recueillement. Et soudain, le rire profanateur de Darl vient rompre cette morne litanie, tintant insolemment sur les parois du cercueil.
William Faulkner nous dresse le portrait d'une Amérique gisant dans la pauvreté et la naïveté, la trahison et le mensonge, l'hypocrisie et la vénalité. En faisant parler tour à tour les familiers de la défunte, en centralisant les évènements autour de cette dernière, le monologue d'Addie, placé au cœur de l'ouvrage prend une toute autre importance.
Une odyssée en forme de farce rocambolesque, une quête du deuil ou chacun trouvera une issue quel qu'en soit le prix, même Darl pour qui « ce monde, c'est pas un monde pour lui, et cette vie, c'est pas une vie pour lui non plus » (page 245).