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"... Le goût et le langage se nourrissent l'un de l'autre. L'odeur tonique de l'oignon qu'on fait suer - elle chérit ce terme - dans un mélange de beurre et d'huile. Des aubergines : elle prenait plaisir à caresser leur violet lustré, puis, après les avoir coupées en lamelles, les laissait dégorger sous une légère couche de sucre en poudre afin d'en adoucir l'âcreté. Au printemps, une fricassée de jeunes asperges mélangées à de petits fonds d'artichauts, quel bonheur ! Au printemps également, les premières fèves.
Eglantine caressait le duvet blanc qui feutrait l'intérieur de la cosse, puis elle arrosait d'un filet de citron les menus galets d'un si joli vert, et si tendres... " Dotée d'un grand appétit pour les saveurs de la Méditerranée, les arômes et les parfums qui suffisent parfois à combler, Claude Pujade-Renaud nous fait goûter, dans une langue d'une grande sensualité, les métamorphoses et métissages des mets et des mots.