Biographie de Charles Monroe Schulz
Charles Monroe Schulz, fils unique d'un père allemand et d'une mère norvégienne, naquit en 1922 et grandit dans le Minnesota. On le surnomme "Sparky", en référence au cheval "Spark Plug" du comic-strip Barney Google et ce sobriquet, donné par son oncle, lui resta toute sa vie. Le jeune Charles montre très vite un talent pour le dessin, même si son travail n'emporte pas toujours l'adhésion : une de ses illustrations pour l'album de sa promotion de lycée fut rejetée.
Néanmoins, soixante ans plus tard, une statue de Snoopy sera érigée. Après avoir suivi des cours de dessin par correspondance, il obtint son diplôme en 1943 peu avant d'être appelé sous les drapeaux et envoyé en Europe à la tête d'une section de mitrailleurs. Schulz n'eut l'occasion d'utiliser son arme qu'une seule fois, mais il oublia de la charger. Heureusement pour nous, le soldat allemand qu'il visait venait déposer les armes.
A son retour aux USA, il travailla comme typographe et comme enseignant pour son ancienne école d'art, tout en tentant sa chance comme cartooniste. Il créa en 1947 la série Li'l Folks. ("P'tites Personnes") pour le journal local. Cette case humoristique hebdomadaire est considérée comme une ébauche des Peanuts : y apparaissaient un jeune fan de Beethoven à la Shroeder, un chien ressemblant étrangement à Snoopy et un gamin appelé Charlie Brown (nom d'un de ses collègues de l'école d'art).
Mais Schulz mit fin à la série en 1950 lorsque l'éditeur refusa d'augmenter son tarif de dix dollars par dessin et de le faire passer de la rubrique féminine aux pages des bandes dessinées. Il contacta alors l'United Feature Syndicate, une agence chargée de diffuser les bandes dessinées et illustrations dans la presse, en proposant une version de Li'l Folks en quatre cases en plus de celle en une seule.
A sa grande joie, le Syndicate accepta la formule en quatre cases, mais imposa le titre de Peanuts, en référence à la Peanut Gallery ("le poulailler"), le public constitué d'enfants d'une célèbre émission télé de l'époque. Schulz détestait ce titre. La série quotidienne débuta le 2 octobre 1950 dans neuf journaux, et fut suivie d'une bande dominicale (dont est tiré l'album que vous tenez entre les mains) à partir du 6 janvier 1952.
Après des débuts modestes, Peanuts est devenu un des comic-strips les plus populaires et influents de tous les temps. A son apogée, il était publié chaque jour dans deux mille six cents journaux dans soixante-quinze pays et en vingt et une langues. Charles M Schulz a dessiné près de dix-huit mille bandes en un peu moins de cinquante ans, sans l'aide d'assistants ("Ce serait comme si un golfeur engageait quelqu'un pour faire ses putts à sa place", disait-il) et il n'a pris qu'une seule fois des vacances pour fêter ses soixante-quinze ans.
Atteint d'un cancer, il annonça son départ à la retraite en décembre 1999 et s'éteignit dans son sommeil le 12 février 2000. La dernière bande qu'il ait dessinée fut publiée le lendemain. Il avait prédit que la série lui survivrait.
