Royaume-Uni, les années Blair

5 mai 2005 : pour la troisième fois, Tony Blair offre la victoire électorale à un Parti travailliste dont prédisait presque le déclin inexorable avant qu'il ne s'en empare en 1994, le transforme en New Labour et lui donne la majorité absolue des sièges à la Chambre des Communes trois ans plus tard. Apôtre de la " Révolution tranquille ", d'une " Troisième voie ", Tony Blair se donne pour mission de conforter la position du Royaume-Uni au sein de la mondialisation, de canaliser les forces qui pourraient mettre à mal l'unité du pays et de gommer les injustices sociales induites par 18 années de thatchérisme dont il assume pourtant, sans complexe, la continuité. Réforme de l'État, des services publics, décentralisation, l'expérience menée dans tous les domaines au nom d'une logique managériale et entrepreneuriale porte ses fruits : recul du chômage, hausse du PIB... En 2005, les Britanniques ont atteint un niveau de vie sans précédent. Dans le même temps, les inégalités sociales se sont accrues. Si une élite fait la course en tête et anime une dynamique, érigeant Londres en phare de la modernité, l'underclass n'en finit pas de sombrer et les inégalités régionales de perdurer. Au moment où le Royaume-Uni est, à son tour, frappé par le terrorisme, l'œuvre est à achever. Néanmoins, il est déjà certain que la personnalité complexe de Tony Blair, que François-Charles Mougel tente de décrypter dans cet ouvrage, marquera l'histoire du Royaume-Uni, comme elle a déjà imprimé sa marque en Europe et dans les relations internationales.