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En mai 2000, après quinze ans de tentatives avortées, le gouvernement grec a aboli la mention confessionnelle sur les futures cartes d'identité nationales. Cette mesure à l'aspect symbolique a précipité une confrontation théâtralisée entre l'Eglise orthodoxe et le cabinet socialiste de Kostas Simitis. Quelles ont été les dimensions de ce conflit, en germe depuis deux ans ? Comment éclairer la force mobilisatrice de l'Eglise orthodoxe, ses soutiens parmi la population, les milieux politiques ou médiatiques ; l'argumentation de ses instances directrices ? Dans un pays où les rapports entre pouvoirs religieux et temporel se sont souvent posés comme pacifiques et coopératifs, quels ont été les enjeux manifestes ou latents de cette crise ? "L'affaire des cartes d'identité" a cristallisé un écheveau de tensions sociales, d'évolutions en cours, en termes de représentations de la nation et de la citoyenneté ; de liens entre majorité et minorités ; de posture de l'Etat face au religieux ; de statut de la confession, entre donnée publique ou privée.
Cet ouvrage repose la question de la sécularisation, de la laïcisation de la Grèce dans un ensemble européen en quête d'identité.