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Le navire Ivoire est entré dans des eaux troubles depuis presqu'une décennie. L'armée, l'ultima ratio regum, n'a pas pu résister à l'impétuosité des vagues sociopolitiques. Sa cohésion s'est écroulée comme un château de cartes. Depuis le dénouement de la crise électorale dans le sang en avril 2011, la mer semble devenir un peu moins turbulente. amenant la Côte d'Ivoire et ses partenaires, membres de l'équipage à chercher le meilleur endroit pour jeter l'ancre.
Les seuls souvenirs que l'évocation du nom des citoyens en armes rappelle aux Ivoiriens sont : terreur, vols, viols, rackets, horreur, pillage, assassinats, crime de guerre, crime contre l'humanité. Les militaires, les miliciens et autres agents de sécurité ont traumatisé pendant une décennie les Ivoiriens. Le secteur de la sécurité a un visage si hideux que d'aucuns pensent que même les meilleurs chirurgiens esthétiques du monde ne sauraient le relooker.
Toutefois, au milieu de cet océan de malheur et de désespoir surgit une île d'espoir : la reconstruction du secteur de la sécurité (RSS), présentée comme le mystique aliment qui lui rendrait sa vigueur. Quels sont les enjeux de cette panacée ? Doit-elle se limiter à répondre à la question : Quis custodiet ipsos custodes ou embrasser les autres composantes notamment la formation, la logistique, les infrastructures et les ressources humaines ? Pour poser un diagnostic avisé, l'auteur a soumis le secteur de sécurité ivoirien à une autopsie.
