Quand le sel devient fade - Demain quel christianisme ?

Si vous savez que les lois naturelles et le hasard suffisent à tout expliquer, que l'homme seul donne un sens à la vie, qu'il n'est en somme de vérité - provisoire - que scientifique, ce livre ne vous concerne pas. Si, en revanche, vous gardez l'espoir qu'une disposition convenable de l'intelligence et du cœur sont l'annonce d'un rapport plus juste que les autres avec l'ultime Réalité, cet ouvrage peut vous offrir des pistes de réflexion et des repères enrichissants. Encore faut-il que lorsque apparaît au travers des pages le nom d'un personnage situé au centre des temps, Jésus-Christ pour ne pas le nommer, votre réaction ne soit pas d'avance négative comme si votre jugement, déjà définitif à son égard, considérait son témoignage trop usé pour servir, même si notre civilisation laïcisée, jadis dominée spirituellement par son Eglise, porte sa marque. Il faut encore, au cas où vous seriez un de ses fidèles, qu'à l'exposition de vérités fondamentales tournant autour de ce qu'on sait de lui, vous ne soyez pas choqué de façon rédhibitoire par une des thèses de l'ouvrage : à savoir que la Foi n'a pas partie liée rigoureusement avec les représentations traditionnelles et les formulations momifiées de cette Eglise, mais qu'il convient de les revoir, de les décaper pour en retrouver la sève et les valeurs profondes à l'écart de la superstition. Car dans notre société mutante, une mise en question s'impose à tous, même à ceux qui demeurent attachés aux enseignements de la Bible judéo-chrétienne. L'Eglise en crise, ayant reconnu le droit à la liberté religieuse lors de son dernier concile, n'admet-elle pas implicitement que l'humanité ne croira pas à ce qu'elle professe de la même manière jusqu'à la fin des temps ? c'est un des motifs de ce livre. Son auteur, François Helft, un juif converti parce que le Christ est pour lui la plénitude d'Israël et le seul Messie convenable, transmet au long des pages sa manière de repenser la vérité biblique sans être crédule ni perdre de vue le caractère intime de la foi, sa gratuité partielle comparable à celle de l'amour. l'esprit libre, qui a le goût de méditer sur des questions vitales, aura sans cesse en le lisant l'occasion d'élaborer pour lui-même la meilleure manière d'assumer l'existence dans un monde admirable et cruel.